#18 – La Vida es Para Gozar !!!

@ Bariloche, Casa de la Madre de Matías, Argentina

Le mois qui vient, après cette dernière étape australe riche en émotions, s’annonce paisible et sportif. En effet, comme mentionné dans le précédent article, tout le mois de mars sera une retraite sur un spot d’escalade bien connu, celui de Piedra Parada, dans la province de Chubut. Au programme une routine à base de grimpe, matés & tranquillité.

Le spot est situé non loin de Esquel, à 140km plus à l’est, donc situé beaucoup plus dans la Estepa qu’Esquel, avec un climat, en ce mois de mars, qui devrait être assez stable entre soleil dans la journée et nuits fraîches… que du bon en perspective.

De plus, notre retour avec Lupe de Calafate se fera la veille d’un grand week-end ici en Argentine, celui du carnaval. A venir donc, 4 jours fériés. Le plan est de passer deux jours à Esquel pour y faire de nombreuses emplettes pour le mois à venir, et enquiller directe le lundi pour débarquer à Piedra le mardi, jour où des potes de Lupe partent de Piedra. Avec un peu de chance je pourrais les croiser sur la route pour partager un maté 😉

A noter un fait important que j’ai complètement zappé dans mon précédent article…

Ici en Patagonie, la Faune & la Flore sont denses malgré la ‘rudesse’ du climat…

Parlant de Faune, des protagonistes occupent le devant de la scène et ils sont plus ou moins facile à observer… J’ai notamment nommé le Condor, le Puma, le Huemul, le Guanaco, le Pichi, le Zorro & le Zorrino. Durant ce trip j’ai pu quasiment tous les observer dans leur habitat naturel, sauf le Puma, difficile à rencontrer.

La fameuse Ruta 40, entre Calafate et Esquel est quasiment toute asphaltée. Il manque à l’heure actuelle un tronçon de 72km de ripio entre Perito Moreno et Gobernador Costa. Lors de notre retour du sud, nous avons parcouru ce tronçon en pleine nuit, entre minuit et 2h du mat avant une pause nuit à Gobernador Costa. C’est donc à faible vitesse et moitiés fatigués que nous roulions (en auto) sur ce tronçon quand tout à coup est apparut au loin, à quelques 100m, en haut de la montée dans laquelle nous nous trouvions, dans la faible lumière des phares, cet animal élancé, à la carrure athlétique, toison marron or, en plein milieu de la route.

UN PUMA !

Du fait de la montée et de la faible allure, nous avons pu stopper la voiture rapidement sans freiner, et sans générer plus de bruit.

 

Il traversait la route de la droite ver la gauche.

Il s’est arrêté, à gentiment tourner la tête vers nous.

Le temps d’un échange de regards nocturnes, et il a continué son chemin, avec la même quiétude qu’il l’avait entamé, sans courir, mais en marchant tranquillement, en posant en alternance chacune de ses pattes massives et velues…

Je dois avouer que cet évènement nous a bien réveillé de notre conduite nocturne, et nous à, à tous les deux, remplis d’émotions, car pour Lupe & moi, c’était la première rencontre avec un Puma…

Alto recuerdo !!!

Retour à nos moutons… Esquel, Piedra Parada…

Ce sera donc un lundi matin que je partirai d’Esquel, chargé comme une mule. Je crois que durant tout ce trip je n’aurais jamais été autant chargé sur le vélo. Entre le matos de grimpe (corde de 70m et une tripoté de dégaines) et la bouffe pour les deux premières semaines au moins, et bien la Nena et sa fidèle compagnon, la Nenita (ma remorque Aevon STD100) doivent peser entre 90 et 100 kg, sans le poids du bonhomme !!!

La sortie d’Esquel étant une montée tranquille, je serais donc directement mis au bain de la situation pour les 140km à venir jusqu’à Piedra Parada et le canyon de la Buitrera…

De plus sur ces 140km, 50 sont sur une route nickel et ensuite tout se gatte… on entre sur un ripio pour 90km globalement composé de pierres assez grosses, de sable et de serrucho, cette fameuse tôle ondulée… Bref, un des pires ripio de ce voyage en étroite compétition avec certain du désert du sud Lipez, en Bolivie…

Mais bon, à la fin de ce ripio c’est Piedra Parada, et tout ce que cela implique… 😉

Donc du coup ça file grave la motive…

C’est un peu comme faire du vélo en montagne. Tu te manges une montée de 10-15km où tu en chies, mais tu sais que derrière vient une descente où ton visage sera dessiné d’un large sourire et où tu profiteras à fond, d’autant plus que tu sauras les efforts faits auparavant pour avoir le privilège de profiter à ce moment précis…

Un peu comme dans la vie, quand on met toute son énergie, son temps et son envie dans la réalisation d’un projet et quand celui-ci devient réalité, alors on mesure pleinement l’importance de celui-ci et le bonheur qu’il nous apporte en relation avec les efforts préalablement menés… 😉

Bref…

Le plan était donc de faire une pause au village de Gualjaina, situé à 90km d’Esquel, y passer la nuit et repartir le lendemain. Sauf que les plans ne sont jamais fixes… 😉

Ils sont importants car ils dessinent une cible vers laquelle nous nous dirigeons, mais il est important d’être flexible pour pouvoir s’adapter à la situation du moment, à l’imprévu…

Gualjaina, j’y débarquerai à 4h de l’aprèm. Malgré le poids de l’attelage, la situation du ripio et les kilomètres déjà mangés, je me sens en forme. De plus, il est tôt et si j’en mets un bon coup, c’est à dire me taper les 45km qui me séparent de Piedra, 3 heures en plus de ripio, et bien je pourrais, dès le lendemain matin, grimper un coup avec les potes de Lupe avant qu’elles ne reprennent la route direction Bariloche. Ni une, ni deux, la décision est prise… Petite pause à la station service de Gualjaina, remplissage de bouteilles d’eau, petit maté, une paire de courses en plus pour tout ce qui est verdures et fruits dans un ptit shop et c’est parti…

J’arriverai à Piedra assez ‘hecho mierda’ (bonne traduction pour ‘pas mal défoncé’), au coucher de soleil, pile à l’heure de la bière et du vin rouge, qui tournaient déjà autour du feu avec une grande émotion et un accueil haut en couleur… 😉

Que c’est bon de débarquer en surprise, quand personne ne t’attend. Ces moments sont toujours intenses et riches en émotions…

Embrassades, ‘trinquages’, rires, rappel des dernières histoires, montage de tente et au lit… 😉

Le lendemain, nous partagerons une paire de routes ensembles et puis elles fileront direction Bariloche. Reprise de la grimpe après quasi deux mois d’inactivité. Ça chauffe les avant bras. Mais ça y est c’est parti pour un mois dans ce magnifique endroit.

 

Ce mois passé à Piedra Parada a défilé à grande vitesse. La vérité c’est que je pensais avoir beaucoup de temps libre pour lire, écrire, chiller en plus d’escalader bien sûr, le tout en mode sans alcool et tranquille avec la bouffe. La réalité a été un peu différente… 😉

S’est installé une pseudo routine en mode levé avec le soleil, ptit dej, échauffements… Puis direction le canyon vers les 11h du mat et ce jusqu’à la fin de journée type 19h… Retour au camp, heure de la bière et de la bouffe.

Car oui je suis arrivé à Piedra Parada en plan il n’y a pas de nourriture a acheter dans le coin et du coup je suis venu avec toutes les provisions pour les deux premières semaines. La réalité là aussi est tout autre. Le vieux Moncada, gérant du camping, a un ptit kiosque où il vend de tout. 6-7 types de bières différentes, toutes fraîches évidemment, deux rouges différents, des œufs, du pain frais, des chorizos bien bons directement en provenance de Gualjaina, du fromage, des fruits et légumes frais avec approvisionnement tous les mardi et samedi… Bref de quoi survivre bien largement… 😉

Vous l’aurez compris, la survie n’aura pas eu lieu. C’est en mode 5 étoiles que je passerai donc ce mois de mars !!!! 😉

Le régime sans alcool n’aura pas eu lieu et en ce qui concerne la diète en général non plus… 😉

Durant ce mois de mars j’aurais l’occasion de partager 11 ou 12 cordées différentes sans réellement les chercher. En effet, une simple journée je suis allé dans le canyon avec tout mon matos et je me suis permis de demander à du monde qui grimpait si je pouvais me joindre à eux. Sinon, tout le temps, les cordées se formaient facilement et naturellement que ce soit au camping ou en pied de voie en discutant…

Bref tout a été facile pendant ce mois de mars.

Un chouette mois niveau climat, niveau des rencontres sur places, niveau de l’ambiance qui régnait dans le cañadon… Sans parler des superbes coucher de soleil !

D’un point de vue escalade, l’objectif de commencer à grimper des 7a a été atteint 😉

Que du bon quoi ! 😉

Piedra Parada c’est magique.

Niveau escalade, je ne connais pas beaucoup de spots, donc c’est difficile de faire une comparaison, mais l’endroit est fou.

Il y a la Piedra bien évidemment avec quelques routes, mais il s’agit surtout d’un canyon qui s’étend sur 4-5 kilomètres et à l’intérieur de celui nombre de falaises verticales avec tout autant de routes. Il y en a bien plus d’une centaine pour tous les goûts, courtes, longues, à devers, à réglettes, pleine de trous…

Bref de quoi bien s’amuser pendant un mois sans se lasser… 😉

Et puis après un mois, le plan est de rentrer sur Bariloche pour y passer le mois d’avril. En pied de voie je rencontrerais des potes de Bariloche venus passer un grand week-end ici. Ils me proposeront de me ramener à Bariloche. Parfait !!! Comme quoi les choses, les occasions, arrivent toujours au bon moment, il faut simplement leur laisser le temps de s’initier, de s’immiscer… 😉

Et donc me voilà à Bariloche. Gros changement. Circulation, bruit, moult personnes… Je serais gentiment hébergé par la mère de mon pote Matías. De plus, elle file sur Buenos Aires toute la seconde partie du mois d’avril. Je lui garderais donc la maison… 😉 Encore un bon plan qui tombe à pic !!!

Reconnexion avec les potes du coin histoire de partager bières et escalades… 😉

Dans ce petit article je dois aussi vous parler d’une lecture forte intéressante. Une bonne pote (la Shiraz), qui dans ce trip m’a déjà fait parvenir quelques bouquins, a une fois de plus récidivé. Elle m’a fait parvenir en janvier, via la venue de mes parents, un bouquin qui détaille avec des mots et des concepts simples de quelles façons vivent les arbres, communiquent entre eux, échangent, se protègent, respectent leur environnement… Ce livre est ‘La Vie Secrète des Arbres’ de Peter Wohlleben. Ce monde des vivants organiques à beaucoup à nous apprendre… 😉

Piedra Parada était l’endroit parfait pour profiter à fond de cette lecture.

Je vous invite fortement à tourner les pages de ce bouquin… 😉

Bref, c’était l’interlude lecture… 😉

Bariloche donc… Le temps du mois d’avril histoire de profiter des dernières belles journées d’automne avant que le mauvais temps ne s’installe trop vite en annonce d’un pur hiver… espérons le… 😉

 

Du coup un peu de grimpe et de marche…

Pour commencer marche jusqu’au refuge Frey, histoire aussi de tâter le terrain pour cet hiver, vu qu’on va venir y traîner nos spatules avec le frangin… 😉

 

Et puis le mauvais ne venant toujours pas, à notre grand bonheur, mais au grand malheur de la PachaMama suite à un hiver et un été sec, je filerai réaliser une rando dont on m’avait parlé pas mal de fois, celle des 5 lagunas.

De plus l’heure est venue pour moi à un petit isolement dans les montagnes pour ‘reflexioner’ un peu à deux trois sujets… Le retour à la civilisation à Bariloche, couplé à quelques bûches sentimentales font qu’il est de bonne augure de filer se ressourcer là-haut et tout donner à la montagne… Du coup la marche normalement prévue en 5 jours se fera en 2 jours et demi avec des couleurs exceptionnelles en cette période automnale. Les Lengas (arbres natifs d’ici) oscillent entre le jaune, orange, rouge, marron et vert en fonction des orientations… Splendide et émouvant…

Et puis voilà, il sera déjà l’heure de packer les affaires, démonter les vélos, les mettre dans les cartons et tout envoyer à Buenos Aires pour l’arrivée du frangin.

Prochaine étape, direction Florianopolis au Brésil depuis Buenos Aires, avec la traversée de l’Uruguay, le tout accompagné du père Simon. Ça va promettre !!! 😉 Un mois de bici, puis un mois de surf en pleine période hivernale brésilienne. Les vagues devraient donc être au rendez-vous… 😉

Voilà pour cet automne en Patagonie du Nord.

Je vous donne rendez-vous au prochain épisode !!!

Et n’oubliez pas, LA VIDA ES PARA GOZAAAAAAR 😉

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