#20 – Winter is Coming

@ Hostal La Luna, El Chalten, Argentina

Surf, Chill & Playa étaient mes derniers mots dans l’épisode précédent, quelques trois mois auparavant…

Pour ces derniers trois mois du trip, le planning est tout autre. Le frangin débarquait notamment pour ça. Un de ces rêves était de skier en Patagonie ! On a donc tout fait pour mener au mieux ce projet. Juillet est prévu pour rester dans la zone de Bariloche à skier. Août, nous envisageons d’aller voir ce qui se passe du côté des volcans chiliens et septembre, à voir ce qui se passe avec la fin de l’hiver dans la zone sud. Ayant passé une bonne partie de l’été à El Chalten, j’ai bien l’intention d’y emmener le frangin, pour qu’il connaisse ce magnifique spot !!! De plus l’année précédente était pourvue de bonne neige alors pourquoi pas cette année…

Voilà notre planning à venir pour les 3 prochains mois… Ça s’annonce donc plutôt en mode doudoune que boardshort…

Juillet ! Nous serons gâtés par une bonne tombée de neige, un 70cm. Ce qui, ici, est considéré comme une grosse tombée. En effet, d’années en années, les chutes de neige sont de plus en plus rares… Encore un coup du changement climatique tiens…

En ce mois de juillet nous serons aussi réquisitionnés comme gardiens de maison. En effet, il s’agit ici des vacances d’hiver et tout le monde file trouver un peu de soleil et de chaleur au Brésil. Bariloche étant une zone où il ne fait pas bon laisser sa maison seule sans surveillance, beaucoup de monde cherche à la faire garder. Nous profiterons donc de cette période pour garder une charmante petite case, fait ‘Home Made’ en bois, à 20km du centre de Bariloche, perdu dans le bosquet. L’endroit est parfait et bien relax. En plus de la chouette case, nous nous occupons de deux chiens (Budi & Uva) et un chat (Ponyo).

Manque de chance, 70 cm de fraîche étant assez rare dans le coin, rien n’est prévu pour anticiper de telles chutes et c’est donc un ‘collapsage’ total de la zone à chaque chute de neige. Nous serons donc servis d’une coupure d’électricité, de route d’accès et d’eau courante durant 5-6 jours. Du coup isolement total durant ces quelques jours mais de quoi bien profiter de la montagne alentour et notamment du Cerro Lopez qui se situe à deux pas de la case.

Les conditions de vie normale étant revenues, nous pourrons ‘re-socialiser’ avec la communauté… 😉

Un projet ski au Chili verra le jour rapidement. En effet avec la team Bariclimb, nous filerons à 7 skier le Casablanca. Un volcan chilien situé juste après la frontière, au paso Samoré. Nous y serons accueillis par de bonnes conditions et une vue de fouuuuuu 😉 Je vous laisse juger par vous-même…

Et puis on re-chaussera les peaux histoire de s’en remettre une avant de rentrer. C’est à ce moment que, postés à côté de Benja avec le frangin, nous regarderons devant nous et nous partagerons les mêmes émotions, là, posés face à l’Osorno et le Puntiagudo (deux autres volcans chiliens nous faisant face). : ‘Cheeee, son hermosos esos volcanes y la verdad que el Osorno da reeee ganas de esquiarlo, no ????’

Vista al Volcán Osorno & Puntiagudo @ Volcán Casablanca, Chile

Et c’est à ce moment que Benja nous parlera de son plan…

Depuis l’année dernière, il a comme projet de skier 6 volcans chiliens. La liste est déjà faite, les infos sont déjà prises. Il lui manque simplement quelques personnes motivées pour partager le voyage.

Ni une, ni deux, je lui annonce que nous, nous sommes deux, super motivés à skier et surtout que l’on avait comme envie d’aller skier quelques volcans chiliens !!!!

Alignement des planètes bonjouuuuuuuur. Merci l’univers !!!!

C’est ainsi, face à l’horizon, que naîtra le prochain projet pour le mois d’août !!!!

6 volcans chiliens sur la listita : El Puyehue, El Osorno, El Calbuco, El Villarica, El Llaima y El Lonquimay ! Vamooooos Equipito Chile !

Nous rendrons donc la maison que nous gardions à leur proprio et irons passer quelques jours dans la case de Benja, notre compère pour le prochain voyage. Préparation du matos et des sacs, chargement dans son pick-up Isuzu et ce sera la départ.

Arrancando el Viaje @ Paso Córdoba, Argentina

El Equipo del Equipito @ Villarrica, Chile

Le pick-up est un 4×2 transformable en 4×4 via une manip sur le moyeu des roues avants. Seul hic, nous attendions la pièce défectueuse pour le départ, mais elle ne viendra jamais. Nous filerons donc en direction du Chili en 4×2 avec l’option 4×3. Un bon départ en mode bancal… 😉

De plus, la route d’accès à Villa La Angostura, qui est notre chemin pour le paso fronterizo Samore, est fermée, pour cause de derrumbe (glissement de terrain) quelques semaines auparavant, lors de la fameuse grosse chute de neige.

-> https://www.youtube.com/watch?time_continue=10&v=RSrHJM8m63o

La seconde route d’accès à Villa, qui est une route de ripio (de terre), est aussi fermée pour un autre derrumbe. Notre accès à la frontière, passe donc par une troisième route, de ripio et surtout une route d’accès qui passe bien haut et donc assez enneigée… Le fameux Paso Cordoba.

L’entrée en matière de ce trip s’annonce donc assez freeride… 😉

Les 150km de ripio enneigés se feront pas trop mal. Une super vue et un ‘tankage’ plus tard, nous arriverons après 6 heures de voyage, à Villa La Angostura, où nous attendent les potes du Club Andino de Villa, el CAVLA, avec un bon asado 😉

Bueno, un asado et quelques bouteilles de rouge plus tard, nous traverserons enfin la frontière, au petit matin, direction notre premier volcan du trip, le Puyehue, situé une dizaine de kilomètres après la frontière. Une bonne journée ne commençant jamais sans galère mécanique, en cette journée, ce sera la batterie de l’Isuzu qui nous fera défaut. Nous traverserons donc la frontière argentine en poussant le pick-up…

Et puis viendra la frontière chilienne…

Petit rappel… Le Chili a une politique sanitaire assez stricte et refuse à ses frontières l’entrée de produits frais, c’est à dire que tout ce qui est fruits, légumes, viandes, fromage, miel, etc… est interdit…

Bien évidemment, nous sommes tous les trois au fait de la situation. L’accès au volcan étant à une dizaine de kilomètres de la frontière, et le prochain bled à 80 kilomètres de cette même frontière, nous passerons la frontière avec quelques produits planqués… L’ascension du Puyehue est de 1900 m de dénivelé positif (D+) et se fait en deux jours. Nous prévoyons donc un peu de bouffe pour ces deux journées d’ascension et de ride…

C’est donc avec quelques pommes et carottes planquées en plein milieu des duvets, quelques tranches de charcuterie et fromage planquées au fond de mes boots de ski et un peu de marie jeanne scotchée à la cuisse de Benja que nous traverserons cette frontière, non pas sans un peu de pression, cette pression qui fait que tes paumes sont humides, un peu comme dans un 6c bien plaquero et que tu arrives dans le passage où il te manques des prises de pied… (bon je fais cette analogie car hier c’était un peu cette ambiance… 😉 ).

De plus, trois jeunes aux cheveux longs (oui je m’inclus encore dans la catégorie ‘jeunes’), avec une caisse pas mal défoncée, qui ne peuvent même pas éteindre le moteur pour cause de batterie morte, avec un bordel incommensurable dans la dite auto et bien ça donne envie aux douaniers de tout retourner…

Après une longue fouille très approfondie, le verdict tombera… ‘A qui sont ces boots de ski jaunes’ criera le douanier en brandissant la chaussure en l’air tel un trophée…

Bon, ça aurait pu être à un autostoppeur imaginaire pris sur la route qui les aurait oublié, mais non, elles sont neuves, ce sont les miennes et je sais très bien ce qu’elles cachent…

Deux heures plus tard, allégés de 200 dollars et de la charcuterie & fromage, nous repartirons de cette fichu douane en direction du Puyehue. Nous entamerons donc cette montée au refuge du Caulle, en direction de la cumbre du Puyehue, privés d’un déjeuner et avec un peu de retard sur le planning…

Mais c’est avec beaucoup d’énergie et d’envie de nous dépenser, que nous commencerons à marcher, à marcher loin de cette frontière, de ces douaniers et de tout ce fichu bordel passé…

La montée au refuge se fera dans un bosquet dense, accompagné de bons nombres de jurons lorsque nos skis, attachés aux sacs largement chargés, se prennent dans les nombreuses branches bordant le chemin. Lors de cette montée, nous ne serons pas trois à marcher mais 6. En effet 3 chiens, venant de la vallée du bas, nous accompagneront jusqu’au refuge… 😉

Fait du destin et sûrement pas du hasard, à mi chemin du refuge, c’est à dire, nous rapprochant de l’heure de la pause maté, nous trouverons un piolet de marche perdu là sur le chemin par les précédents qui sont passés, et pour qui, les fameuses branches leur ont soutiré une grosse contribution…

La neige apparaîtra enfin durant notre dernière heure de montée, de quoi chausser rapidement les skis et alléger les sacs.

Ce sera finalement à l’heure du coucher de soleil que nous débarquerons au refuge accompagnés de nos trois compères à quatre pattes et d’une lumière de coucher de soleil somptueuse, avec une vue splendide sur le Puyehue, trônant ici, devant nous, immaculé. De quoi oublié rapidement les mésaventures antérieures de la frontière.

Rapidement nous passerons en mode mission aération du refuge (rapport au virus Hanta), récupération de bois, ‘fondage’ de neige histoire de se mettre bien pour passer la nuit… Une soupe et au lit…

Atardecer @ Volcán Puyehue, ChileNoche de Estrellas @ Refugio el Caulle, Volcán Puyehue, Chile

Le lendemain, nos trois compères entameront la journée avec nous. C’est parti en direction de la cumbre avec une journée splendide. Le vent se lèvera un peu en fin de montée, et ce sera, avec une vue magnifique, que nous atteindrons la cumbre, accompagnés de nos trois fidèles compagnons, qui n’ont rien lâché malgré le vent gelé en haut et donc, pour eux, un poil bien gelé !

 

Et puis, après une petite pause mate en haut ce sera l’heure de chausser pour notre première descente !!! 😉

Car oui monter c’est bien beau mais on fait ça pour descendre !!! 😉

Sous le soleil, avec un léger de fraîche. De bien belles conditions pour cette entame. Nous profiterons aussi de notre compagnie canine pour les faire rider 😉 Deux trois courbes avec les chiens dans les bras. Ils ne se sont pas plaint, et étaient plutôt détendus… 😉 Chouette expérience.

De retour au refuge, ce sera package des sacs et descente à la caisse.

Never Stop Exploring @ Refugio el Caulle, Volcán Puyehue, ChileEl Refu @ Refugio el Caulle, Volcán Puyehue, Chile

 

En prévision, nous l’avions garée dans une pente. Elle démarrera au quart de tour.

A priori, le vent à tourné et les embrouilles du départ sont derrière nous après cet accueil coucher de soleil, cette belle descente du Puyehue, cette belle rencontre canine…

Bref nous filerons vers le Calbuco, notre prochaine destination, d’après les dernières prévisions météo d’il y a trois jours.

Nous en profiterons pour faire une pause supermarché, courses de bouffe et check internet météo. Pas de chance, les préviz ont complètement changé. Il ne nous reste qu’une belle journée, au lieu des trois prévues, ce qui nous aurait permis d’enchaîner Calbuco et Osorno.

D’avis commun, nous décidons de tenter le coup pour l’Osorno, qui nécessite une seule journée au lieu de deux pour le Calbuco. C’est parti direction l‘Osorno.

Sur la route, nous nous rendrons compte que les galères continues. Une suspension avant paraît HS. De plus, la lumière des phares baisse peu à peu, les essuies glaces sont en mode lent, très lent, puis, en tant que copilote, je me mettrai à éclairer la route avec ma frontale… A priori, la batterie est plus que morte, elle ne charge plus du tout et quid de l’alternateur… Bref un bled pointe le bout de son nez à 5km.

Changement de plans. Nous décidons de nous arrêter car on ne peut plus continuer comme ça. Bilan mécanique obligé !!!

Le jour suivant sera donc notre première journée d’atelier mécanique. Dans l’ordre. Enlever la suspension qui effectivement dans le ripio de montée au Puyehue a littéralement explosée, faire démarrer la voiture, trouver une batterie neuve sachant que nous sommes dimanche et que quasi tout est fermé…

Taller de Mecanica : batería off, alternador off, suspensiones delanteras off @ Frutillar, Chile

 

Ce trip commence bien mal. Le Puyehue nous avait donné de l’espoir, mais pour le moment on enchaîne beaucoup plus les galères et notamment les galères mécaniques que les virages en peuf.

De toute façon, la fenêtre météo est pourrie pour les trois jours à venir. Le choix est donc fait de monter au nord, à Villarrica, où Benja a des potes qui peuvent nous héberger. La priorité du trip passe donc de celle de checker les prévisions météo à régler le problème (les problèmes) de la caisse, dans un objectif à ne plus se soucier de rien sinon que des fenêtres météos pour skier ‘a plenooooo’ !!!! 😉

Nous serons donc hébergé à Villarrica par Mauri et sa famille. Ils vivent en cambrousse, à 20km de la ville, et sont des vrais campagnards. Nous seront accueillis comme il se doit avec une grosse bouffe improvisée, et le breuvage qui va avec. Ici, chez Mauri, tout est local. Le riz est la seule chose non produite sur place. La bière vient du voisin, la viande et les légumes, ils la produisent, la chicha, ils en produisent 3500 litres par ans et el agua ardiente, bah bien sûr qu’elle est locale ! De plus, ce soir là, passera à la maison un pote de Mauri qui est mécano ! Le rendez-vous sera donc pris pour le jour suivant et remettre notre pick-up comme ‘neuf’… 😉

 

Ce sera donc, voiture réparée, que nous partirons en direction du Villarrica, deuxième volcan sur notre liste. La fenêtre météo est bonne pour les trois jours suivant, et nous sommes bien reposés de deux trois jours off, c’est donc bien remonté et avec beaucoup d’énergie que nous filerons en quête du sommet.

Mauvaise nouvelle, le volcan vient de passer en ‘alerta amarilla’ !!! Il crache à fond de la fumée. Nous décidons d’y aller bien de bonne heure pour essayer de passer avant que la maison du parc ne soit ouverte.

Les 1600m de dénivelé se feront pour quasi toute la montée en crampons ! Et oui tout est glacé. La montée piquera donc un peu plus que si nous avions pu la faire en peau. Arrivée là haut, vue de fou, le volcan qui crache toute sa fumée à notre côté. Nous voyons l’ensemble des volcans de notre fameuse liste plus ou nord ou plus au sud. C’est grandiose. Mais pas trop le temps de tergiverser pour apprécier trop longuement cette vue. En effet on se pèle littéralement le cul là haut. Un vent ‘fichument’ froid nous a accompagné tout au long de la montée et bien évidemment est amplifié à la cime. Ce sera donc rapidement que nous chausserons pour une descente qui sera bien verglacée sur le haut.

 

Et puis, à peine déchaussés, nous filerons directement vers le Llaima, troisième sur la liste, afin de profiter à fond de cette fenêtre météo. Troisième mais pas le moindre. Nous attendent 1850m de dénivelé positif et un aller de 11-12km… La journée suivante s’annonce donc piquante… 😉

Après une bonne nuit et un gros ptit dej nous filerons en quête du sommet du Llaima. La journée s’annonce longue…

On commence à y être habitué… Le vent nous accompagnera tout au long de la montée. Il est égal à celui de la journée précédente, sur le Villarrica, mais on commence à s’y faire, et du coup il paraît plus cool, ou moins pire… Effet du vent, la neige se transformera en glace impliquant chaussage de crampons et du coup vitesse de progression plus faible. La dernière portion de la montée est essentiellement faite de ‘hongos’, champignons de glace plutôt ‘relou’ à gérer. De plus le Llaima est aussi un volcan actif. Du coup sur son sommet, les roches sont, de temps en temps, réchauffées par cette activité. Les fameux champignons de glace passent donc d’une consistance glace, donc très dure, à croûte de glace fondue par le dessous dans laquelle on s’enfonce jusqu’à la cuisse…

L’ascension de la veille et celle-ci sommées, laissent des traces dans les guibolles. Nous commençons à être tous les trois un peu fatigué. S’ajoute à la fatigue quelques lésions… Benja est au bord des ampoules sur les deux pieds. Pour ma part, une grosse explosera pied droit, sous la malléole, à 150 mètres du sommet, histoire de donner un peu plus de douceur à cette fin d’ascension… 😉

Et puis ce sera la cumbre, accompagnée d’une joie intense et surtout d’une délivrance…

 

La descente sera aussi pas mal compliquée. Toute la première partie se fera en crampons. Fatigue faisant, nous subirons un accident sans conséquence dommageable. En effet le frangin partira avec une plaque qui se dérobera sous ses pieds. Il était flanc gauche d’une canaleta. Nous le verrons donc avec Benja (puisque nous étions pour notre part flanc droit de cette canaleta) dévaler la pente en mode ‘étoile de mer’, pieds et mains à l’écart avec la piqueta volant à deux mètres au dessus de lui. 10 mètres plus loin, il se stoppera et par chance la piqueta se plantera 1,5 mètre au dessus de lui.

La glace étant plus souple nous chausserons et entamerons la descente. Une descente loin d’être des plus agréable. En effet la neige / glace passera constamment de l’état de plaque de glace à neige croûtée… Un majestueux coucher de soleil nous accompagnera dans nos derniers efforts pour nous donner de l’énergie et de la beauté.

 

Nous débarquerons littéralement explosés au refuge. Le plan était d‘enchaîner le Lonquimay le jour suivant mais la décision est universelle : le lendemain sera un jour de repos bien mérité ! Ce sera donc tournée de bière ! 😉

Après le Paso Cordoba, la route en direction du Lonquimay sera une chouette aventure. En effet nous avons deux options. Revenir vers l’ouest et faire une sorte de U inversé ou bien faire route directe au nord, nous sauver 150km, mais risquer de passer par des chemins encore enneigés. La décision sera vite prise. On roule en Isuzu 4×3 et on a une paire de chaînes… Rien ne peut nous arrêter !!!! 😉 Bon nous arriverons sans encombre au Lonquimay mais le chemin ne se sera pas fait sans peine. La vue était folle sur le Llaima, ridé le jour précédemment et en effet le ripio était encore bien enneigé. Nous avons eu deux trois petites frayeurs mais c’est passé, comme d’habitude. Pas de casse à noter. Juste de la dépanne sur le moment, à savoir remise de tension sur les chaînes avec ce qu’il nous restait de dispo dans la voiture : un bout de corde de grimpe de 2m pour la chaîne droite et un lacet de chaussure pour la chaîne gauche… 😉

 

Du fait du décalage d’une journée, la fenêtre météo a un peu évolué et il ne faut pas tarder. Le mauvais temps en prévu dans l’aprem. Nous partirons donc au ptit matin en quête du sommet. Une fois n’est pas coutume le vent soufflera et plutôt fort !!! L’un des volcans les plus venté, à mon goût… D’ailleurs l’ampoule explosée du Llaima me fait énormément mal. A 300m du sommet je déclare forfait et laisse les gars filer. En effet, le Lonquimay est le volcan au plus petit dénivelé et vient derrière l’Osorno, haut placé en terme d’attentes sur notre liste. Je préfère donc ne pas trop me faire souffrir pour attaquer l’Osorno au mieux. De plus le vent est vraiment fort et je ne prends aucun plaisir. La descente se fera toute relax dans une neige assez souple.

J’attendrais gentiment les gars à la voiture entre ‘soignage’ de pied, maté et séchage de matos…

Yendo pa la Cumbre del Lonquimay @ Volcán Lonquimay, 2865 msnm, ChileYendo pa la Cumbre del Lonquimay, Vista al Llaima @ Volcán Lonquimay, 2865 msnm, Chile

 

Ils arriveront avant que le temps ne se gâte. Une chouette descente pour eux depuis le sommet. Ce sera donc une voiture au 2/3 comblée et au 1/3 un léger déçue qui prendra la route en direction de Villarrica. En effet encore deux trois jours de mauvais temps s’annonce. On va donc s’établir un coup chez Mauri, à Villarrica, avant de descendre plus au sud pour l’Osorno et la Calbuco. Bon évidemment ces moments chez Mauri ne sont jamais de tout repos puisque ça picole toujours pas mal !!!

Chicha, Birra & Agua Ardiente @ Villarrica, ChileChicha, Birra & Agua Ardiente @ Villarrica, Chile

 

Le check météo ne nous laisse qu’une fenêtre d’une journée. Ensuite tout se pourri pour au moins 3-4 jours, et il faut que l’on rentre du côté argentin. Il va donc falloir raboter un peu notre liste de 6 volcans à 5. Le rendez-vous est donc pris pour l’Osorno deux jours plus tard.

L’Osorno se présente un tout petit peu plus compliqué que les autres. En effet il faut emmener un peu de matériel d’alpi (corde, harnais, estaca, vis à glace et matériel de rescate) car il y a un passage en tête un léger plus compliqué. Se faisant, nous passerons les vérifications du parc au ptit matin et entamerons la montée en mode super motivés, ultime volcan de la liste oblige. Déjà deux équipes nous précèdent…

Et c’est parti direction la cumbre. La journée s’annonce splendide. Le premier groupe sera vite mangé. Les conditions sont parfaites et pas un souffle de vent. Le soleil fait gentiment son apparition, le ciel est full bleu, il fait chaud. Pour la première fois nous pourrons monter quasi jusqu’en haut avec les peaux. Nous serons obligé de les quitter simplement pour passer le fameux pas plus technique juste avant la cumbre. Il s’agit simplement de quelques champignons glacés. Rien de transcendant, et vu les conditions climatiques du jour nous passerons le pas sans nous encordé, en simple piolet crampons ! Et ce sera la cumbre, que nous atteindrons en même temps que le premier groupe parti une heure et demie plus tôt que nous. La vue là-haut est splendide. Nous pouvons voir le Tronador, le Puntiagudo et quasi tous les autres volcans grimpés précédemment. Tellement il fait beau, nous en profiterons pour faire une petite photo ‘en bolas’, pour venir compléter la page internet de notre pote de Villa la Angostura qui nous a gentiment régalé nos bonnets pour le trip !!!

 

Et puis, après une telle montée, ce sera l’heure de la descente. Meilleure descente du trip. Les 1400m de dénivelés nous laisserons de quoi skier jusqu’en bas une superbe neige. Un régal total !

Bajada @ Volcán Osorno, 2652 msnm, ChileBajada @ Volcán Osorno, 2652 msnm, Chile

 

Arrivés en bas il sera déjà l’heure de filer en direction de la frontière, après un ptit mate bien mérité. En effet la frontière ferme à 17h et il ne faut pas traîner…

Vista al Osorno @ On Da RoAd, Chile

16h30 nous débarquons à la frontière, juste à temps. Manque de bol, ils ont encore changé les horaires de fermeture et sont passés à 16h. Pas moyen de traverser. Nous n’avons plus assez d’essence pour faire demi tour et revenir au bled d’avant, nous n’avons plus de pesos chiliens et il nous reste trois bouts de pains… Ça s’annonce donc en mode camping pour la nuit. Fichus carabiniers ! De plus, de l’autre côté de la frontière nous attend une soirée à Villa la Angostura pour notre retour depuis les volcans chiliens ! Au programme asado au club Andino !!! Bref ce sera sans nous…

Camping à la frontière, le ventre vide, pour notre dernière nuit chilienne…

Décidément cette frontière nous aura bien fait chi*$€%£ à l’aller comme au retour !!!

Acampando en la Frontera @ Paso Samora, Chile

 

Et le jour suivant ce sera arrêt à Villa la Angostura et fiesta le soir, histoire de rattraper ce passage de frontière désastreux ! 😉

Nous reprendrons la route en direction de Bariloche pour terminer ces deux trois semaines chiliennes !

Chouette trip, chouette team. Ça aura été une chouette expérience pour nous trois et un rêve du frangin réalisé, celui de skier les volcans patagoniens !!! 😉

Ultime photo de la team et ultime photo pour mon appareil, qui 10 secondes après ce cliché, se verra souffler la vedette par une petite rafale patagonienne… Chute à l’avant du p’loton !!! Objectif atteint mais objectif HS… Ne jamais sous estimer la ‘brise’ patagonienne… 😉 Ici les leçons sont journalières…

 

Du coup ne m’en voulez pas de trop si la suite n’est pas riche en photos… 😉

Ici le lien de la petite vidéo montée par Benja sur ce trip chilien !!! 😉

 

 

De retour à Bariloche, en cette fin août, il est l’heure de recevoir une pote qui débarque chaudement de Cuba. Clémence débarquera donc avec un changement climatique de l’ordre de 30 degrés pour elle. Elle n’a que 6 jours sur place ce sera donc apéro dès son arrivée puis ‘faisage’ de sac pour filer au Refugio Frey, histoire d’aller skier là bas. Clem n’a jamais fait de split (discipline du ski de randonnée adaptée au snowboard) mais est ultra sportive donc je ne me fais pas trop de soucis pour elle. Après un lourd et long portage jusqu’au refuge pour notre première journée, la seconde sera un jour blanc neigeux, idéal pour aller pratiquer les manips de piolet crampons. Le voile doit se lever jour suivant en milieu de journée, il s’agit d’être patient…

Jour suivant, toute la matinée il neigera à fond. Milieu de journée nous décidons à sortir en prévision de la future éventuelle levée des tombées de neige… Mais que neni. Nous passerons tout l’aprem dehors et reviendrons trempés jusqu’au os, avec en prime la perte d’un ski pour le gardien du refuge avec qui nous étions sortis. En effet il est parti avec une petite plaque et y a laissé un ski. Plus de peur que de mal…

Et puis le jour suivant ce sera levé de rideau. Tout le monde est au taquet dans le refuge dès le petit matin. Il s’est arrêté de neiger dans la nuit et tous les nuages ce sont levés. Nous attend un jour exceptionnel.

Noche Despejada @ Refugio Frey, ArgentinaAmanecer @ Refugio Frey, Argentina

 

Nous profiterons de cette journée exceptionnelle à fond, avec de chouette conditions de neige non tracée et fraîchement tombée.

 

Et pour Clem il sera déjà l’heure de repartir. L’heure aussi pour nous d’entamer notre dernier mois de trip.

Pour ce dernier mois, le plan est de mettre cap au sud, El Chalten, pour voir comment est le ski de rando par là-bas. De plus, El Chalten a été pour moi une chouette étape dans ce voyage, autant au niveau environnement que humain. C’est donc naturellement que je voulais faire découvrir ce paradis sauvage, splendide et à la fois très rude au frangin.

Nous ferons les 1400 kilomètres de route avec un guide de là-bas et avec une pote, Franchone, qui revient à El Chalten pour y travailler une saison de plus. Les 1400 km se feront en 16h ‘clavados’ !

Notre première semaine là-bas nous offrira une semaine de ciel bleu sans vent. Inimaginable !!! En deux mois et quelques passés là-bas durant l’été précédemment, je n’ai pas eu un jour sans vent. Le frangin était avertit de la ‘rudesse’ du climat dans cette zone patagonienne. Et bien je dois dire qu’il s’est bien foutu de moi ! Le fait le plus marquant a été pour moi, une journée où nous sommes monté en haut du Rosado pour y prendre le mate. De là-haut, nous faisons face au Fitz Roy et il n’y a personne puisque l’endroit n’est pas touristique au contraire des trois, quatre spots connus de El Chalten. Là-haut, zéro vent, aucun son… Sensation inoubliable…

Vista al Cerro Torre @ Laguna Torre, El Chalten, Argentina

Du coup l’ambiance locale sera plus celle de la rando que celle du ski de rando. Le retour à El Chalten est aussi l’occasion de revoir nombre de potes restés là-bas pour l’hiver ou fraîchement débarqués pour la saison à venir.

J’avais emmené mes chaussons d’escalade au cas le climat soit trop mauvais et qu’on aille ‘grimpouiller’ gentiment à la salle de block, mais il s’avérera que ce retour à El Chalten avec ce climat fera naître une envie de revenir à la grimpe de rocher. Ni une, ni deux, un petit groupe de personnes motivées s’armera.

Au final, le mois passera entre rando, grimpe, apéros, bonnes bouffes (morbi’flette, une tartiflette au morbier notamment !! 😉 ) et chouettes rencontres.

La fin du trip s’approchant, l’heure n’est plus à faire (naturellement) plein de choses, mais à profiter de tous les moments d’une façon naturelle et simple, de les partager, bref de profiter à plenooooo, comme ça a toujours été dans ce trip, mais avec une saveur toute particulière.

Ce serait la fin mais c’est bizarre. Je ne dirai pas que ‘je ne veux pas l’accepter’ cette fin, puisqu’au contraire je l’ai choisie, mais que je la fait durer, je la fais languir, je la prolonge, le point final n’est toujours pas là…

Et puis viendra l’heure des fameux derniers moments… Dernier mate en haut du Paredon, derniers diner avec les potos, dernière escalade avec el Pela et un Condor qui passera à 10-15m de nous en mode despedida, dernières bières pour l’ouverture du resto/bar des potes La Bicicleta, despedida de tout le monde. Des émotions qui montent bien évidemment.

Et après cette dernière soirée, nous rentrerons à pied à l’hostal, à 2h du mat après de longues embrassades. Une charge émotionnelle assez importante viendra m’envahir, et des larmes viendront accompagner sur mon visage, le vent et les gouttes de pluie, qui s’y projetaient déjà…

J’ai pleuré en partant d’El Chalten…

Quelques heures de bus plus tard (pour ceux qui on voyagé là-bas, ils savent ce que signifie ces ‘quelques’), ce sera le retour à Bariloche et là encore dernières bouffes, dernières escalades, dernières bières, derniers mates, dernières embrassades…

Tout se passe à une vitesse folle. Je n’ai pas le temps de me rendre compte que je ne suis déjà plus à El Chalten, déjà plus à Bariloche et quasiment déjà plus en Argentine, en Amérique Latine…

A chaque fois, on se promettra de se revoir bientôt ici ou là-bas, le là-bas vers lequel je m’envole, de l’autre côté du ‘charco’.

Au fond de moi je sais qu’il ne s’agit que d’un ‘à plus tard’, car on le développe ce sentiment de sentir les choses, les situations, les gens et je sais, que pour une bonne partie d’entre elles/eux, on se reverra.

Idem pour l’Argentine, pour Bariloche, El Chalten… Ces quelques mois passés ici, ne sont pas une fin en soi, sinon que l’histoire aura une suite… 😉 Laquelle, je n’en sais rien, je n’en sais encore rien, mais je ‘sais’ que je foulerai de nouveaux ces terres, que je toucherai de nouveaux ces pierres, celles déjà touchées et d’autres qui restent un projet, un souhait, une envie…

Bref, la dernière étape est un bus depuis Bariloche pour Buenos Aires. La bici est déjà emballée dans son carton qui la transportera jusqu’à Paris, et les sacs sont déjà quasiment organisés pour cet ultime voyage…

Là encore l’heure à sonné. Dernier asado, derniers mate le temps de saluer tout le monde et c’est parti direction Ezeiza. Pablo un pote de Quilmes, qui nous aura hébergé maintes et maintes fois, nous emmènera jusqu’à l’aéroport…

Je ne vous fais pas de dessin…

Check-in des 3x23kg + 2x10kg de bagages, et c’est parti. La valse est lancée, passage du poste de frontière, attente puis on entrera dans l’avion direction New York puis Paris…

C’est la fin qui résonnait depuis un ptit moment mais je ne voulais pas l’écouter, cette fois-ci, j’y suis, siège 35A…

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